[Ouvrage] Maint pensée philosophique d'un maître nain

NDLR, ce topic sera alimenté au fil de la campagne, peut-être en des lieux "divers et variés"

Bibliothèque Centrale d'Ismouth

Glissé entre deux ouvrages, un feuillet jauni s'est immiscé dans la collection littéraire. D'après les tâches de bière, l'état du papier, l'orthographe utilisée ainsi que la qualité de l'encre, on serait tenté de dater cet ouvrage de plusieurs siècles d'âge... Dans l'alphabet antique du peuple nain se trouve pourtant un trésor que nul n'aurait imaginé...

Jadis, les Dieux furent ici, maniant ces terres... Des hordes de fidèles les adulaient, attendaient tant de leurs déités... Mais ce soir ils ne sont plus : d'autres les remplacent. Nous sommes devenus partie intégrante d'Asgard. Quand ? Quand était-ce ? Lors de la fonte ? Lors du déjeuner ? Qui sait... Ces êtres ont du pouvoir, mais ce pouvoir, s'il peut changer de main comme ceci, se doit d'être originaire d'une source... Cette source, je serais tenté de la trouver.
Les Dieux ont changé, les croyances se sont altérées, mais la tradition demeure... Nul ne peut toucher impunément à la tradition, y compris les Dieux... Certains ont tenté, et se sont trouvés châtiés... Les dieux se manifestent-ils réellement ? Les dires des prêtres seraient-ils comme l'histoire ? Une fable mutuellement consentie... Dieu est l'expression d'un modèle de perfection que nous concevons, et aux divers modèles s'exposent les différentes déités... Ils sont donc liés à notre modèle, lui-même dérivé de notre éducation... S'ils existent, sont-ils libres ? Ou doivent-ils se comporter comme le modèle culturel l'exige ? Qui sait... Je ne voudrais pas être un Dieu... Considérant qu'ils n'interviennent pas toujours, ils disposeraient le leur propre volonté... Une volonté au sein de ma volonté, luttant contre mon modèle particulier de perfection ? Qui sait...
C'est pour cela, pour endiguer toute possiblité de lutte externe dans mon esprit, mon Jardin, que j'ai décidé de chercher la source du pouvoir divin, et non de croire en un Dieu, ou une pléiade de dieux. La Forge Eternelle, outil du Tout Puissant, dispense ses méandres jusqu'au coeur de nos montagnes, où chacun est reforgé lorsque la pierre s'effrite... Puis nous jaillissons de nouveau de la Livreuse des Secrets, prêts à vivre, une fois de plus. Si la roche nous voit naître, et que le volcan nous forge, alors la Terre elle-même, composante des montagnes, est une source inestimable de force, de caractère, de connaissances, et de sagesse...
Alors je caresserai la pierre, chuchoterai à l'eau, et apprivoiserai le feu... Alors je trouverai la galerie qui est mienne, et je creuserai jusqu'à trouver la vérité du Divin... Voilà ma quête, où qu'elle me mène, quoi qu'elle me fasse, j'avancerai jusqu'à savoir... Avec la volonté du feu, la solidité de la pierre, la malice de l'eau je serai... Moi, Oskar l'Erudit, Oskar le Sans Nom, le Prince des Secrets, Celui qui Erre.